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157 pages, Paperback
First published January 1, 1965
In this respect their first sallies outside the student world, their first forays into the universe of high-class shops which was soon to become their Promised Land, were particularly revealing. Their still-wavering taste, their over-hesitant meticulousness, their lack of experience, their rather blinkered respect for what they believed to be the standards of true good taste, brought them some jarring moments, some humiliations.
From one station to another – antique dealer, bookshops, record shops, restaurant menus, travel agencies, shirt-makers, tailors, cheese-shops, bootmakers, confectioners, delicatessens, stationers – their paths through Paris constituted their real universe: in them lay their ambitions and hopes. That was where real life was, the life they wanted to know, that they wanted to lead: was it not for these salmon, for these carpets, for these crystal glasses that, twenty-five years before, a shopgirl and a ladies’ hairdresser had brought the two of them into this world?






'Il leur semblerait parfois qu'une vie entière pourrait harmonieusement s'écouler entre ces murs couverts de livres, entre ces objets si parfaitement domestiqués qu'ils auraient fini par les croire de tout temps créés à leur unique usage, entre ces choses belles et simples, douces, lumineuses.' p.16
'Ces choses-là ne sont pas faciles, au contraire. Pour ce jeune couple, qui n'était pas riche, mais qui désirait l'être, simplement parce qu'il n'était pas pauvre, il n'existait pas de situation plus inconfortable.' p.17
'L'immensité de leurs désirs les paralysait.' p.23
'L'impatience, se dirent Jérôme et Sylvie, est une vertu du XXe siècle. A vingt ans, quand ils eurent vu, ou cru voir, ce que la vie pouvait être, la somme de bonheurs qu'elle recelait, les infinies conquêtes qu'elle permettait, etc., ils surent qu'ils n'auraient pas la force d'attendre. Ils pouvaient, tout comme les autres, arriver; mais ils ne voulaient qu'être arrivés. C'est en cela sans doute qu'ils étaient ce qu'il est convenu d'appeler des intellectuels.' p.73
'Il suffisait que quelque chose craque, un jour, qu'une agence ferme ses portes, ou qu'on les trouve trop vieux, ou trop irréguliers dans leur travail, ou que l'un d'eux tombe malade, pour que tout s'écroule. Ils n'avaient rien devant eux, rien derrière eux. Ils pensaient souvent à ce sujet d'angoisse.' p.78
'Ils n'éprouvaient ni joie, ni tristesse, ni même ennui, mais il pouvait leur arriver de se demander s'ils existaient encore, s'ils existaient vraiment' p.138