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95 pages
First published April 23, 1991

She leaves the white horse with regret. Each time it's the eternal question, the dark riddle: why can't I stay there? Since I'm happy there. Since when I'm close to the white horse I'm closest to myself. Why do I have to progress, to continue, when then are there all these hours that take me away from myself and from everything that matters. You don't know how to respond. You can't respond, because like her you've already met your own life in play - and nowhere else. ("Look at me, look at me")
À quoi reconnaît-on les gens fatigués. À ce qu'ils font des choses sans arrêt. À ce qu'ils rendent impossible l'entrée en eux d'un repos, d'un silence, d'un amour. Les gens fatigués font des affaires, bâtissent des maisons, suivent une carrière. C'est pour fuir la fatigue qu'ils font toutes ces choses, et c'est en la fuyant qu'ils s'y soumettent.
On vous dit parfois tu exagères, il ne faut pas tout laisser faire, tu devrais être plus adulte. Vous écoutez la leçon de choses en silence, ensuite vous regardez autour de vous, longtemps : pas trace d'un seul adulte. Des enfants maussades, oui, beaucoup. Des enfants tristes qui travaillent, gagnent de l'argent, dépensent leur temps, leur force. Mais des adultes, aucun, aucune trace.
Demeure encore la fièvre de cette lecture - cette bonne faiblesse, si longue à s'en aller.
C'est la même que vous retrouvez après l'amour, ou vers la fin d'une promenade. On dirait une fatigue, mais une fatigue d'un genre particulier, une fatigue qui repose.