«Obtenir enfin le mutisme du Bourgeois, quel rêve ! L''entreprise, je le sais bien, doit paraître fort insensée. Cependant je ne désespère pas de la démontrer d''une exécution facile et même agréable. Le vrai Bourgeois, c''est-à-dire, l''homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser et qui vit ou paraît vivre sans avoir été sollicité, un seul jour, par le besoin de comprendre quoi que ce soit, est nécessairement borné dans son langage à un très petit nombre de formules. Le répertoire des locutions patrimoniales qui lui suffisent est extrêmement exigu. Ah ! si on était assez béni pour lui ravir cet humble trésor, un paradisiaque silence tomberait aussitôt sur notre globe consolé !» Léon Bloy«L''invective systématique, maniée sans aucune limite d''objets, constitue d''une certaine façon une expérience radicale du langage : le bonheur de l''invective n''est qu''une variété de ce bonheur d''expression, que Maurice Blanchot ajustement retourné en expression du bonheur.» Roland Barthes«Léon Bloy, collectionneur de haines, dans son musée bien rempli, n''a pas exclu la bourgeoisie française.» Jorge Luis Borges«Exégèse des Lieux Communs est une œuvre grandiose.» Walter Benjamin
Bloy was born in Notre-Dame-de-Sanilhac, in the arondissement of Périgueux, Dordogne. He was the second of six sons of Voltairean freethinker and stern disciplinarian Jean Baptiste Bloy and his wife Anne-Marie Carreau, pious Spanish-Catholic daughter of a Napoleonic soldier. After an agnostic and unhappy youth in which he cultivated an intense hatred for the Roman Catholic Church and its teaching, his father found him a job in Paris, where he went in 1864. In December 1868, he met the aging Catholic author Barbey d'Aurevilly, who lived opposite him in rue Rousselet and became his mentor. Shortly afterwards, he underwent a dramatic religious conversion.
Bloy's works reflect a deepening devotion to the Catholic Church and most generally a tremendous craving for the Absolute. His devotion to religion resulted in a complete dependence on charity; he acquired his nickname ("the ungrateful beggar") as a result of the many letters requesting financial aid from friends, acquaintances, and complete strangers, all the while carrying on with his literary work, in which his eight-volume Diary takes an important place.
Bloy was a friend of the author Joris-Karl Huysmans, the painter Georges Rouault, and the philosopher Jacques Maritain, and was instrumental in reconciling these intellectuals with Roman Catholicism. However, he acquired a reputation for bigotry because of his frequent outbursts of temper; and his first novel, Le Désespéré, a fierce attack on rationalism and those he believed to be in league with it, made him fall out with the literary community of his time and even many of his old friends. Soon, Bloy could count such prestigious authors as Emile Zola, Guy de Maupassant, Ernest Renan, Alphonse Daudet, Joris-Karl Huysmans, Paul Bourget and Anatole France as his enemies.
In addition to his published works, he left a large body of correspondence with public and literary figures. He died in Bourg-la-Reine.
Un vitrail de la Cathédrale de Bourges représentant le Jugement Dernier
Dans ce brûlot terrible, Léon Bloy met en évidence le vide intégral que recouvrent les formules toutes faites et tâcher de réduire ses concitoyens bourgeois au silence. Souvent même, il montre que l'imbécile dit tout à fait autre chose que ce qu'il croit dire...
'Je commence aujourd'hui, 30 septembre, sous l'invocation de saint Jérôme, auteur de la Vulgate, appariteur de tous les Prophètes, inventoriateur plein de gloire des Lieux Communs éternels. Est-ce là manquer de respect à cet étonnant docteur que l'église honore du titre de Maximus, et que le Concile de Trente a implicitement déclaré le Notaire de l'Esprit-Saint ? Je ne le crois pas. De quoi s'agit-il en effet, sinon d'arracher la langue aux imbéciles, aux redoutables et définitifs idiots de ce siècle, comme saint Jérôme réduisit au silence ses Pélagiens ou Lucifériens de son temps ? Obtenir enfin le mutisme du Bourgeois, quel rêve !'
Positions anti-scientistes, voire contre la science tout court
Emportements de catholique flamboyant qui célèbre les dragonnades:
Détestation farouche de la république et du bourgeois,
On se rappelle le commentaire judicieux de François Furet sur cette question essentielle de la fin de siècle, et qui mobilise toutes les ligues et les partis depuis :
C'est un livre de son temps. Il faut se rappeler que le pays sort de la guerre traumatique de 1870, à laquelle a participé Léon Bloy, que les gens étaient expédiés au bagne au fil de soulèvements et de purges particulièrement fréquentes au 19e siècle, siècle des révolutions issues de la grande cassure de 1789, de 1793, de 1815 ; que les femmes et les enfants travaillaient dans les mines, que les accidents du travail n'étaient rien moins qu'assurés d'être couverts, que les heures travaillées à l'usine ou au magasin sont assez différentes des volumes horaires d'aujourd'hui, que les congés payés sont loin, de même que la sécurité sociale, que la règlementation au sujet de la concurrence et des monopoles était à faire, que les gens dans la misère ne devaient compter encore que sur bien peu de soutien en dehors de l'Église...
Rumeur de fond: Grande Messe des Morts - Hector Berlioz["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>["br"]>
How to "sell" this painfully underrated (in Goodreads or English speaking countries, at least, for he's well-known in France and has many works translated to Spanish) yet hauntingly intelligent and stylish book? Well, Jorge Luis Borges (that man who read a couple of libraries) included Léon Bloy in his personal top 7 authors who he read and re-read throughout his lifetime ("Léon Bloy is in the heterogeneous list of writers I am continually re-reading"); Pope Francis surprised many by quoting Bloy during his first homily as pope; Houellebecq is fond of him too (Bloy and his effect on 21st century French scholars make a significant appearance in Houellebecq's "Submission").
Look, if you hate clichés ("Money doesn't bring happiness, but..."), pick up this book and be amazed by the way Léon destroyes them.
Despite his catholithism ( (though he detested [this is kind of nuanced and I need to read him more to get it clearer] the catholic church and its institutions [which is something I highly appreciate about Léon, if it was so, and William Blake]), Bloy was as punk as Nietzsche (and equally good at writing).
P.S. I know this book has been translated into Spanish, but I haven't seen it in English (I'm sorry for you guys who don't know French or Spanish, and somebody should translate it [maybe me, in the future, who knows...])
This book is absolutely excellent and it deserves to be re-read over and over again because the more you read, the more you're able to understand some things. It requires a bit of knowledge about saints' lives and stuff and a very developed irony detector or you might get a bit lost and confused and probably will leave the book before getting the point. Very recommendable.
Ah les proverbes ! « Personne n’est pas parfait. », « Être dans les nuages », « L’argent ne fait pas le bonheur… mais il y contribue ! », « Les absents ont toujours tort »... On les connait tous. On les utilise souvent. Parfois plus pour une sentence, une sanction à l’adresse d’un individu pour lui stipuler qu’il a tort ou qu’il a raison. Bref, des mots pratiques, utiles, pour les gens qui n’ont pas envie de penser. Et justement, Bloy, il a eu envie de décortiquer tout cela à sa sauce : celle du fou furieux catholique intransigeant et mystique. Sa mission est simple : expliquer, révéler le vide immense de ces proverbes qui se rattachent à l’esprit Bourgeois pour montrer finalement que tout ce petit monde moderne qui s’est construit sur les ruines du moyen-âge est médiocre, hypocrite, malhonnête. Inutile de dire que c’est un régal à lire, Bloy sait écrire et ses critiques sur certains proverbes s’avèrent assez juste et très actuelles. Il se permet même de faire de l’humour ! A lire donc, sauf pour les allergiques aux références religieuses catholiques, mais c’est aussi ce qui fait le charme de Bloy au fond : une sacrée haine, une "sainte colère".
J’attendais plus de ce titre prometteur. Certes, Léon Bloy a une langue très riche et caustique, mais il s’égare souvent prenant le prétexte du lieu commun (c’est fou ce que notre langue en abonde !) pour s’exprimer sur tout autre chose et surtout, à tous les coins de phrase, sa haine du bourgeois ! C’est un peu lassant…même si c'est savoureux en d'autres endroits.